Ysaure d’Ydewalle résume à l’attention de nos lecteurs quelques unes des hypothèses concernant les origines de la Galgetoren. Cette tour aux origines incertaines est intégrée à la propriété de Beernem où Ysaure et Axel (de Meeûs) se sont établis depuis leur retour d’Amérique du Sud.
Le Galgetoren (tour de potence) est situé à côté de la ferme "Wolvegracht" (Lodistraat 86, Oostkamp). Il y a toujours eu un voile de mystère à propos de ladite tour, d’où plusieurs hypothèses.
Le Galgetoren serait en fait un monument composé, cela signifie qu'il s'agirait d'un monument en 2 parties : il y aurait la colline sur laquelle le Galgentoren a été construit et la tour actuelle au-dessus. Le Galgetoren serait nettement plus jeune que la colline qui aurait été construite vers l'an 800 par les Normands. Ceux-ci auraient construit ce monticule pour avoir un excellent point d'observation. En 800 après J.-C., il y aurait eu un mini château qui servait de tour de guet. La colline aurait été construite à la main, elle mesure environ 15 mètres de haut et l’on aperçoit la ville de Bruges depuis le point le plus élevé et par temps ensoleillé.
La tour elle-même aurait été construite plusieurs siècles plus tard ; elle était équipée d’un escalier (empreinte visible sur les murs intérieurs) qui a aujourd’hui disparu.
La tour est entourée de douves, constituant à l’époque un terrain défendable.
Pendant l'occupation espagnole, la tour aurait servi de potence, quatre personnes y auraient été pendues. On dit qu'il y aurait encore quatre pierres en souvenir de ces « pendus ».
Plus tard, on dira aussi que la tour aurait été une « folie » construite par le propriétaire du château voisin « Driekoningen » à Beernem, le Baron François-Joseph de Serret (1767-1849) et utilisée comme champ d’observation pour chasser sur ses terres.
La tour effilée possède sur deux côtés une grande ouverture en arc en plein cintre qui surplombe le nord-est (château Driekoningen) et le sud (église de Hertsberge). Une troisième ouverture a été fermée.
Une troisième théorie, la plus probable concernant la tour, soutient qu’il s’agirait d’une tour équipée d’un télégraphe optique ou d’un sémaphore faisant partie d’un système de communication : le télégraphe de Chappe.
Les télégraphes étaient des structures en bois placées entre autres sur les tours qui transmettaient des signaux qui pouvaient être captés par des télescopes et traduits à l’aide d’un livre de codes. Un télégraphe optique à Hestberge aurait probablement pu être capté jusqu’à Bruges.
Pour accéder au sommet, il y avait un chemin en serpentine (pad), c’est à dire, une trajectoire en spirale allant jusqu’au sommet. Ce chemin a pratiquement disparu aujourd’hui, suite à l’érosion. On en devine néanmoins encore son existence à certains endroits.
Le Galgetoren fait partie du patrimoine architectural de la commune d’Oostkamp et est un monument protégé. Un plan de conception 2011 prévoit une consolidation du Galgetoren .
Une subvention nous a été proposée pour réaménager le territoire, draguer les douves et rénover partiellement la tour. Nous avons réalisé les travaux de rénovation de la tour en 2020.
En coopération avec le paysage de Houtland, il nous est demandé de veiller à donner une meilleure visibilité de la tour et de la colline depuis la Lodistraat et la Prodijstraat, ce qui a été réalisé en 2019.
D’autres projets de rénovation sont en cours , comme la rénovation de l’escalier intérieur à la tour, la rénovation du chemin en spirale et la reconstruction du pont de la douve donnant accès à la tour.
Ysaure d’Ydewalle