Association familiale van Outryve dYdewalle Familievereniging

Bien qu'issue d'un milieu aisé et proche des autorités en place, Marie-Pétronille van Outryve choisit de militer aux côtés des révolutionnaires brugeois regroupés au sein du Club des Jacobins. 
Le Baron Andries Van den Abeele nous compte ce parcours politique hors du commun.

Ascendance maternelle

DE BR21 Ferme St Christophe DammeMarie-Pétronille van Outryve est née le 12 mai 1748 à Damme. Son grand-père maternel, Jan De Krijger (1682 – 1750), ancien militaire hollandais, épouse Anna de Deyne (1691 – 1731), jeune fille originaire de Zélande. Ils s’établissent en 1710 à Damme.

Jan y exerce le métier de marchand et de maréchal-ferrant, et sera échevin de la ville.
Il achète en 1724 la ferme St Christophe <Illustration> et s’y installe avec sa famille qui compte neuf enfants.
Calviniste, il se convertit en 1731 au moment où son mariage bénéficie d’une seconde consécration dans la religion catholique, avec son épouse qui est sur le point de rendre l’âme.

 

Ascendance paternelle

DE OR12 Oostrozebeke HooghuysLe père de Pétronille, Pierre-François van Outryve (1703 – 1749) est issu d’une famille paysanne relativement prospère, originaire d’Oostrozebeke, non loin d’Ingelmunster. Son père Josse (1678-1764) occupait la Hooghuys, demeure située sur Hoogstraat à Oostrozebeke.
Illustration: Hooghuys, Oostrozebeke

Pierre van Outryve s’installe en qualité de marchand à Damme. Il y épouse Jacoba De Krijger (1711 – 1764), fille aînée de Jan et d’Anna de Deyne, le 11 mai 1736. Le couple aura huit enfants dont Pétronille.

Pierre van Outryve fait faillite. A son décès la charge de Receveur général des villes réunies de Damme, Houcke et Monnikenrede est transmise à son épouse, qui assure cette fonction pendant trois ans. Pierre n’a pas toujours été heureux en affaires, d’après le commentaire de Joseph van Huerne de Puyenbeke, rédigé en 1814 à l’occasion du décès de Pétronille (‘mevrouw Stappens’): « Dese hebben veel arme vrienden, komen van Oostroosebeke en Damme, sijn opgekomen ; mijn vader heeft mevrouw Stappens, Mr van Outryve Ydewalle, Mr van Merckem nog al buijten weten met klooffen of holle blocken gaen, in sleghte gescheurde kleederen, die selve die nu soo opulent leven, bankiers sijn, maer veel in assignaten betaalt hebben ».

Des pamphlets d’inspiration politique, publiés à la fin du siècle, rappelleront d’ailleurs que le modeste mobilier de la ferme Saint-Christophe a fait l’objet d’une saisie judiciaire en 1746, et décriront les enfants de Pierre comme étant ‘kinderen van een bankroetier’.

La famille s’établit à Bruges

DE BR14 Hemelsdaele LDLa veuve van Outryve et ses cinq enfants encore en vie quittent Damme pour s’établir à Bruges, où ils sont accueillis et hébergés par ses beaux-frères: Josse (1706 – 1773) et Louis-Emmanuel (1724 –1786), tous deux chanoines du chapitre de Saint Donat.

La famille est logée dans De Lecke, une maison de maître située place St. Jean, propriété de ses deux beaux-frères.
Les deux sont réputés érudits, ayant bénéficié d’une formation universitaire, et fortunés. Louis-Emmanuel siègera durant vingt-cinq ans aux Etats Généraux de Flandre.
Illustration: Huis ‘De Lecke’(Hemelsdaele), propriété des van Outryve au 18ième siècle, reconstruite en 1861 en style classique.

Fortune

Leur fortune familiale provient en bonne partie de l’héritage laissé par leur tante Marie-Anne van Outryve.
Celle-ci, bien que jeune et célibataire, avait ouvert un commerce de thé, de textile et d’articles de luxe, situé Vlamingstraat à Bruges. Cette entreprise s’avéra prospère et lui valut une enviable réputation.
On se souvient de ce que, en 1745, Louis XV et le Dauphin qui étaient de passage à Bruges se sont rendus dans sa maison de commerce. Ils y effectuèrent divers achats de porcelaine et d’étoffes de la Compagnie des Indes.
Marie-Anne invita le Roi dans sa résidence d’été, au château de Merkem. Augustin reprend plus tard le commerce de sa tante.

PR11 Petronille portrait Suve LDPétronille naît en 1748, quand la fin de la guerre de succession d’Autriche ouvre une période de paix (Traité d’Aix-la-Chapelle). Les Pays-Bas autrichiens connaissent un essor remarquable. La pauvreté est moins présente. De nouvelles industries voient le jour. L’essor du commerce international, notamment à l’initiative de la Compagnie d’Ostende et de divers armateurs brugeois et ostendais, crée de nouvelles richesses et assure la réussite de quelques familles entreprenantes. De cette époque datent le nouveau port de Bruges et les bâtiments du port de commerce près de la porte de Damme. Des dizaines de maisons de maître s’érigent le long des quais, dans le style propre au 18ième siècle.

C’est dans ce milieu bourgeois et opulent que Pétronille passe sa jeunesse. Elle fait son entrée dans le monde à l’âge de 18 ans, et participe à la vie mondaine brugeoise.
lllustration: le portrait de Pétronille, peint par Joseph-Benoît Suvée, a probablement été commandité par son frère Louis-Emmanuel.

Anoblissement de la famille

TOP11 Armoiries vOdY sans cadre LDJeanne van Outryve, sœur de Pétronille, épouse en 1767 Charles le Bailly de Marloop (1722-1807), une personnalité ambitieuse qui a obtenu son anoblissement peu de temps auparavant, au titre de ‘Jonkheer’. Il sera doté plus tard du titre de baron, et enfin de vicomte. Jeanne meurt l’année suivant leur mariage après avoir mis au monde un fils, Charles ‘junior’. Son mari restera veuf et mettra toute son énergie dans une brillante carrière politique qui le mènera jusqu’à la présidence des Etats de Flandre.

C’est fort probablement à l’initiative de Charles le Bailly que sera accordé en 1771 et sous le règne de Marie-Thérèse d’Autriche, l’anoblissement de son beau-père Pierre van Outryve, décédé vingt ans plus tôt, et des enfants de ce dernier, au nombre desquels Jeanne-Françoise, l’épouse de Charles, également décédée, et sa sœur cadette Pétronille. On peut imaginer que Charles le Bailly ait souhaité conférer ainsi à son fils l’ascendance noble qui lui manquait du côté de sa mère.

Jean-Jacques van Outryve (1740-1815) associera son titre de noblesse au fief (‘leen’) de Merkem dont il avait hérité de sa tante. Emmanuel-Louis (1745-1827) fera de même, quelques années plus tard, au départ du fief Edewalle, ou Ydewalle, dont il fait l’acquisition dans le village de Ede, non loin d’Aardenburg.

Mariage et divorce

DE BR 10B ArentshuisPétronille, fraîchement anoblie, épouse en 1773 Philippe de Stappens de Harnes (Bruges 1742-1784), licencié en droit et conseiller communal de Bruges. La lignée de Stappens de Harnes appartient à l’élite brugeoise. Le père de Philippe a été bourgmestre du Franc de Bruges, et habite la belle demeure aux abords du pont du Dyver, connue de nos jours sous la dénomination Arentshuis.
Elle sera acquise dix ans plus tard par Louis-Emmanuel van Outryve d’Ydewalle.
<Illustration: Arentshuis>

L’acte de mariage établi par le notaire Joseph Ryelandt fait état de nombreux biens provenant du patrimoine de Stappens, dont un petit château construit non loin du Fort van Beieren, à Koolkerke. Les époux s’installent à la St. Jansplein, dans la vaste demeure des chanoines. Leur fils Louis-Philippe naît en 1773.

Pétronille se révèle être une dame fort active dans la vie sociale et caritative. En 1763 Philippe Stappens devient membre de la Gilde des Archers St. Sébastien (Sint-Joris Gilde), en 1766 de celle des Arbalétriers de Saint Georges, en 1770 de la confrérie du St. Sang, etc. Il devient ‘Sire’ de la Gilde de Saint Georges en 1775 et son épouse y obtient le titre inhabituel de ‘Reine’ qu’elle rend royalement, notamment en offrant une paire de chandeliers en argent à la Gilde ainsi qu’en organisant de grandes festivités dans la demeure de la place St. Jean.

Pétronille ne pourrait en principe espérer un meilleur mari, mais constate assez rapidement qu’elle a épousé un farfelu. Philippe de Stappens consacre son temps à des festivités, à la chasse, au tir à l’arc, à l’équitation et surtout au jeu de cartes. Divers biens doivent être hypothéqués ou vendus pour honorer les dettes de jeux. A la demande de Pétronille, le juge ecclésiastique du diocèse de Bruges prononce la séparation de corps en date du 19 octobre 1779.

Pétronille retourne vivre place St. Jean, chez son oncle, le chanoine Louis van Outryve. Elle prendra soin de lui dans ses vieux jours et héritera d’une bonne partie de sa fortune à son décès, en 1786.

Philippe de Stappens continue à dilapider sa fortune. Il donne, en qualité de Prévôt de la Noble Confrérie du Saint Sang, une grande réception dans la belle maison paternelle le long du Dyver. ‘La fête a été fort belle’ note le bourgmestre Coppieters. Les dettes s’accumulent. Mise en vente publique, la demeure familiale appartenant aux de Stappens est acquise en 1784 par Louis-Emmanuel, frère de Pétronille.

Philippe de Stappens décède le 26 mars 1784. Son ex-épouse, qu’on appellera désormais la douairière de Stappens, s’occupera de l’éducation de leur fils unique ainsi que de la gestion de sa fortune. Elle investit notamment dans les affaires de son oncle Augustin, avec lequel ses frères Jean-Jacques et Louis-Emmanuel se sont associés.

De Casselberg

DE BR12 Casselberg 2 LDJean-Jacques van Outryve de Merckem reprend la demeure de la Place St. Jean, tandis que Pétronille s’installe dans la maison de maître ‘Casselberg’, située rue Haute, acquise par son frère Georges. <Illustration: De Casselbergh>

Pétronille y réside en hiver et occupe le château du ‘Fort van Beieren’ (Koolkerke) durant les mois d’été, du moins jusqu’à l’acquisition, en 1797, du château de Rooigem.

En janvier 1789 le bourgmestre Coppieters rapporte dans son journal que Pétronille se blesse lors d’une course de traîneaux attelés, organisée par son frère Louis-Emmanuel à l’occasion de la Fête des Rois Mages. Le traîneau de Pétronille, qui accompagnait Antoine de Peneranda, Trésorier général de la ville de Bruges, chavira lorsque leur cheval prit le mors aux dents sur le pont du Dyver…

Les deux frères se sont enrichis au cours des années. Jean-Jacques, commerçant et armateur, gère les affaires familiales avec son oncle Augustin, et figure parmi les principaux fondateurs de la compagnie d’assurances maritimes ‘D’Hont de Nieuwburg, van Outryve de Merckem en consorten '.

Révolution brabançonne (1789)
puis Restauration autrichienne (1791)

1789 est l’année de la Révolution française, mais également de la révolte des Pays-Bas autrichiens contre Joseph II. A Bruges, certains van Outryve prennent le parti des insurgés favorables à la Révolution brabançonne (de Statisten). Leur beau-frère Charles le Bailly ainsi que Robert Coppieters, bourgmestre de Bruges, restent fidèles au régime autrichien. Les révolutionnaires confirment Louis-Emmanuel dans ses fonctions d’échevin, tandis que Jean-Jacques est nommé Trésorier général de la ville de Bruges en décembre 1789. Ils ont toutefois choisi le mauvais côté, car début 1791 les Autrichiens sont à nouveau maîtres de la situation. Charles le Bailly, beau-frère des van Outryve, sera à cette occasion fait vicomte en remerciement pour son indéniable attachement à la monarchie des Habsbourg. Les van Outryve doivent au contraire s’effacer pendant la période de Restauration autrichienne, mais elle ne sera pas de longue durée.

Le club des Jacobins

Pétronille a considérablement évolué à cette époque. Il n’est pas exclu que son expérience personnelle, son mépris à l’égard des parasites de la société, au nombre desquels son ex-mari, ainsi que son enthousiasme pour les idées nouvelles – Voltaire, Rousseau et les Encyclopédistes – aient modifié ses convictions. Peut-être ressentait-elle un besoin d’émancipation et de liberté, exacerbé par sa situation de femme séparée vivant dans un milieu traditionnel.

Toujours est-il que Pétronille rejoint un petit groupe de Brugeois, nobles ou bourgeois, qui se retrouvent dans les idéaux influencés par Paris et la France. Le Club de Jacobins dont elle fait partie s’est constitué dès avant l’arrivée des Français, sous la dénomination ‘Association des Amis d’Unité, Liberté et Egalité à Bruges’. Van Hese, chroniqueur de l’époque, la décrit comme étant ‘de heldin van de Jacobijnen’.

Tous sont impatients d’organiser à leur tour la Révolution et de renvoyer définitivement les Autrichiens. Pétronille est la plus âgée de ce petit groupe de révoltés. Au nombre des personnalités les plus remuantes figurent : - Jean-Antoine van Zuylen van Neyvelt de Gaesbeek, également divorcé, grand spéculateur et commerçant, souvent en voyage entre Bruges, Lille et Paris. - le jeune Anselme de Peellaert, voisin de Pétronille, une des têtes échauffées de ce groupe. - Valentin Jacoby, un important armateur – il possède dix-huit bateaux – qui jouera un rôle important dans la Révolution à Bruges, mais aussi dans la vie de Pétronille.

Pétronille joue un rôle actif dans ce groupe. C’est ainsi que le château de Koolkerke – sa résidence d’été – devient un lieu de rencontre des Révolutionnaires. Koolkerke se trouve bientôt mis sous surveillance constante de la sûreté autrichienne, qui envoie des rapports à Vienne concernant des rencontres secrètes avec des agents français.

Révolution française

Les troupes révolutionnaires françaises entrent à Bruges le 15 novembre 1792. Pour Pétronille et ses amis, c’est enfin la victoire !

La Révolution s’organise dans un premier temps sous l’impulsion d’un petit groupe d’une quinzaine de personnes. Par la suite, deux réunions de masse seront organisées à l’église Notre-Dame, une pour les Brugeois et une pour les ressortissants du Franc de Bruges, au cours desquelles la population vote massivement le rattachement à la République française. L’Ancien Régime doit disparaître, en premier lieu par l’abolition des signes extérieurs. Blasons et armoiries sont brulés dans un grand feu de joie, sur la Grand-Place. Place aux nouveaux symboles : l’Arbre de la Liberté est hissé à la Grand-Place avec le drapeau bleu-blanc-rouge. Le drapeau du club des Jacobins est brodé et offert par Pétronille.

La douairière de Stappen reste influente, alors que le nouveau régime s’installe pour une courte période – jusqu’en mars 1793. Son frère chanoine refuse de jurer le serment de haine contre la monarchie, mais n’est toutefois pas déporté grâce à Pétronille. De même que son beau-frère Charles le Bailly qui est laissé en paix, malgré son attachement aux Autrichiens.

DE BR50 Fort van Beieren LDSeconde période autrichienne
(1793-1794)

Nombre de révolutionnaires prennent la fuite lorsque les Autrichiens reviennent à Bruges, en mars 1793. Pétronille ne quitte pas la ville, peut-être grâce à la protection de son beau-frère Charles le Bailly et à l’attitude conciliante du nouvel empereur autrichien. Le château de Koolkerke, où s’était retiré Valentin Jacoby, devint à nouveau un lieu de rendez-vous secret fréquenté par les jacobins.
Illustration: Château de Koolkerke, au Fort van Beieren (19ième siècle)

Période française

Les Français reconquièrent la région en 1794. Valentin Jacoby et diverses personnalités proches du club des Jacobins occupent désormais des postes de premier plan. Mais le nouveau régime d’imposition frappe durement les van Outryve, au nombre desquels Pétronille, qui figurent en août 1794 dans le top 20 des familles brugeoises les plus lourdement taxées.

Mais depuis 1795 jusqu’en 1812, les affaires familiales continuent de prospérer. Pétronille achète de grands lots de ‘biens noirs’, dans toute la Flandre Occidentale et même en dehors. Ces domaines sont vendus à bon compte, car il n’y a pas beaucoup d’amateurs. Beaucoup considèrent ces achats comme des gestes posés contre l’Eglise et la religion. Pour d’autres ce sont des décisions du pouvoir légal. Ces acquisitions peuvent par ailleurs être payées pendant une certaine période avec des assignats, souvent considérés comme du papier sans valeur.

La famille van Outryve n’en était pas à son coup d’essai en matière de rachat de biens confisqués à l’Eglise: le chanoine Louis-Emmanuel van Outryve avait acquis en 1773 de nombreuses terres situées à Meetkerke, confisquées à cette époque par l’impératrice ‘très chrétienne’ Marie Thérèse d’Autriche à la Compagnie de Jésus.

DE BR16 Sint Kruis Royeghem de PierpontPétronille acquiert ainsi, en 1797, le château de Rooigem situé à Ste Croix, ancienne résidence d’été de l’évêque de Bruges, avant la Révolution. Elle s’établit de la sorte non loin de Valentin Jacoby, célibataire de douze années plus jeune qu’elle, qui était son ami pendant la période révolutionnaire, et devient son amant.
Illustration: Château de Rooigem

Valentin Jacoby deviendra bourgmestre de Ste Croix en 1803, sans doute grâce aux relations et au soutien de Pétronille.

Napoléon

La Révolution passe et bientôt Napoléon est au pouvoir. L’Empereur rétablit la noblesse, non plus avec ses privilèges mais bien dans l’usage de ses titres et dans la renaissance d’une élite.

Chez Pétronille les idées révolutionnaires s’estompent.

En 1808 elle a 60 ans et entreprend de rénover entièrement, dans le style Empire, la demeure ‘Casselberg’ située rue Haute. Elle y mène grand train de vie, avec l’aide de six domestiques et servantes, et y reçoit régulièrement l’élite brugeoise. Le Casselberg restera propriété des van Outryve d’Ydewalle jusque loin dans le 19ième siècle. La maison est située à côté de la demeure ‘De Zeven Torens’, qui appartient à cette époque à Alselme de Peellaert. Les deux demeures font à présent partie de l’Hôtel Casselberg (voir https://www.grandhotelcasselbergh.be/).

1810 est une sorte d’apothéose: Napoléon et Marie-Louise visitent Bruges avec une suite importante. Pétronille participe aux réjouissances. Le comte de Montalivet, Ministre de l’Intérieur, et son épouse Adélaïde de Saint-Germain résident durant la visite impériale dans la maison de la douairière de Stappens, de même que le Préfet Chauvelin et sa famille.

Dernières années

AR20 Petronille Ste Croix A LDDes jours moins heureux attendent Pétronille. Sa liaison avec Valentin Jacoby était quasi publique. Valentin tombe malade en avril 1811. Pétronille le soigne au château de Rooigem, où il décède le 22 juillet 1811, à l’âge de 52 ans. En 1812, son fils unique Louis-Philippe de Stappens, dernier descendant mâle de cette importante famille brugeoise, décède à son tour à l’âge de 38 ans. L’Empire français est en débâcle. Le 6 avril 1814, Napoléon abdique et embarque quelques jours plus tard pour l’île d’Elbe.

Pétronille a 66 ans et décède le 21 mai 1814 à 10 heures du matin.
Elle est enterrée au cimetière de Ste Croix, non loin du monument funéraire dédié à d'autres membres de la famille d'Ydewalle.

Pétronille disparaît doucement avec ses souvenirs. Ses trois frères, plus âgés qu’elle, décèdent dans les années qui suivent.

Illustration: la discrète tombe de Pétronille au cimetière de Ste Croix.

Sources

Cet article reprend, avec l’aimable autorisation de l’auteur, l’essentiel d’une contribution rédigée par le Baron Andries VAN DEN ABEELE, publiée initialement dans notre Bulletin Familial n°3 (1991).
Nous y avons joint quelques visuels et intertitres, de même que diverses précisions apportées par l’auteur dans sa contribution ultérieure: ‘Petronilla van Outryve, een geëmancipeerde vrouw in de 18de eeuw’, parue dans la revue Brugs Ommeland (2003, p. 99-140).

Une version plus complète (18 pages) de l’histoire de Pétronille peut être consultée en ligne sur http://users.skynet.be/sb176943/AndriesVandenAbeele/AVDA359.htm

On notera par ailleurs que le site du Baron Andries van den Abeele (www.andriesvandenabeele.net ) publie bien articles disponibles en ligne qui se réfèrent à cette époque de la vie brugeoise:

  • 'Brugge in de revolutietijd (1784 – 1814)' 
  • 'De “Jacobijnse Club” voorwerp van spot in Brugge' 
  • 'Valentin Jacoby, Burgemeester van Sint-Kruis' 

Citons également:
'Jacobijnen en Traditionalisten, de reacties van de Bruggelingen in de Revolutietijd', Y. Van Den Berghe, Brussel, 1972