Association familiale van Outryve dYdewalle Familievereniging

Mary-Anne (ou Marianne) van Outryve est à l’origine de l’ascension sociale, économique et politique de la famille van Outryve à Bruges depuis le 18e siècle.
Cela mérite bien une tentative d’historique de cette demoiselle au parcours personnel exceptionnel.

Jeunesse

Mary Anne est née à Ooigem le 24 février 1674, quatrième enfant de Jean-Baptiste van Outryve, natif de Bavikhove.
Jean-Baptiste était bailli d’Ooigem et échevin de la châtellerie de Courtrai.
Il avait épousé Jacqueline van Landeghem, fille de Guillaume, seigneur de Fonteyne, et d’Anne-Jacqueline Tack.

On ne sait que peu de choses concernant les années de jeunesse de Mary-Anne, si ce n’est qu’elle bénéficia certainement d’une instruction, car elle savait lire et écrire.
Elle arrive à Bruges en 1699, à l’âge de 25 ans. Son nom est mentionné dans le registre de la bourgeoisie de Bruges le 31 Août 1707.

DE BR16 CordouanierstraatMary Anne loue à partir de 1720 une maison sise rue des Cordouaniers, et non pas rue Flamande comme on l’a cru un moment.

La façade actuelle de cette belle maison de maître <illustration> résulte de travaux effectués par des propriétaires ultérieurs.
Ne subsiste de nos jours, à l’arrière, que l’encadrement ancien d’une fenêtre qui a échappé aux transformations.

La demeure disposait à l’arrière d’un grand jardin – actuellement fort réduit – et de bâtiments situés au fond de la propriété.

Une grande porte cochère donnait directement accès à la place Saint-Jean.

"Een societeyt van goederen ende commerce"

En 1715 elle fonde avec sa soeur « Een societeyt van goederen ende commerce ».
On ignore ce qui l’a poussé à entreprendre ce commerce de draps et de thé.
Elle fut aidée dans son important commerce par sa soeur cadette Catherine-Thérèse (1684-1756), devenue veuve en 1712 de Jean-Baptiste Braet. Le couple n’a pas eu d’enfant.
Ses registres nous dévoilent l’existence d’une « nichte Jacoba », dont on n’a guère pu identifier le lien de parenté, qui tenait la comptabilité du commerce.
Jacoba avait une écriture et une orthographe épouvantables.
Il est bien entendu impossible de fournir une synthèse de l’entreprise commerciale de Mary Anne, faute notamment d’avoir pu consulter l’ensemble des registres comptables, que la
famille d’Ydewalle a conservé tant bien que mal, comme de précieuses reliques, sans pour autant leur accorder à ce jour beaucoup d’attention.
Nous nous risquons, dans la suite de cet article, à relever quelques observations sur base de l’analyse rapide de trois registres comptables de Mary Anne.

"Tot meerdere heere en glorie Godts, groot bouck van Mary Van Outryve"

AR25 39 Registre ouvertGroot Bouck n°4

Le livre comptable 'Groot Bouck n° 4' porte le numéro 5 dans l'inventaire réalisé ultérieurement par Victorine van Outryve d'Ydewalle.
La page de garde porte l'inscription « Tot meerdere heere en glorie Godts, groot bouck van Mary Anne Van Outrijve ».
Cet imposant registre comprend 364 pages ainsi que 23 folios contenant une table des noms.
Les inscriptions débutent le 17 mars 1741 et s’achèvent en 1757. Elles couvrent la fin de l’activité professionnelle de Mary Anne et la reprise du commerce par son neveu Augustin van Outryve (1710-1795).

Le registre mentionne pas moins de 295 négociants, dont la répartition géographique se présente comme suit:

  • villes sur le territoire de la Belgique actuelle: 108 négociants, principalement répartis sur Tournai (15), ainsi qu’Anvers, Ypres et Dixmude (chacun 10).
  • Pays-Bas : 59 négociants, établis notamment à Amsterdam (31) et Middelbourg (11).
  • France : 88 négociants, à Dunquerque (22), Paris (11), St Omer (11), etc.
  • Angleterre : 20 négociants, dont huit à Londres.

Marie-Anne a bâti sa prospérité pour partie sur le commerce de textiles. Ses registres font également état d'autres transactions:

  • 9 juillet 1746 : « een diamant cruys voor nicht Theresia », acheté chez Joan Petrus Borrekens à Anvers pour £ 70, soit fl 490 courants.
  • 5 avril 1754 : achat de deux petits diamants pour fl 19 chez Jan Carel Borrekens. Ces transactions ont été réalisées par Augustin.

Parmi ses principaux négociants figure Monsieur Julien La Coste, établi à Bayonne qui, de 1748 à 1753 expédiera par mer, jusqu’à Sluis, 43 pièces (tonneaux) de vin rouge et blanc.

Les archives de Marie-Anne font référence à une terminologie financière déjà fort développée à cette époque : remises, traites, avances, assurances, droits de douane, rabat, courtage, assignation, droits de sortie, frais de port, erreurs de facturation, etc.
Le commerce international implique bien évidemment l’usage de toutes sortes de devises.
Les documents comptables indiquent par exemple que 100 ducats valent 510 florins, ou que 150 guinées valent 1705 florins.
De même, 960 florins taux de change correspondaient à 1120 florins taux courant, soit un rapport 7/6 = 1,1667.
Comme les pièces achetées et vendues ne sont pas immatriculées au niveau des livres comptables, il n’est guère aisé d’évaluer la marge brute réalisée sur chaque vente.
Une étude plus approfondie des comptes de Mary Anne permettrait peut-être de disposer d'une estimation globale des achats et des ventes calculées sur base annuelle, et d’en déduire une
estimation du bénéfice.

Groot Bouck n° 3 

AR25 38 Registre detail des comptesCet autre registre, qui porte le numéro 25 dans l'inventaire 'Victorine', comprend 350 doubles pages et 21 pages de Tables.
Il se rapporte à la période de 1736 à 1743.
Quelque 327 négociants sont à cette période en relation commerciale avec Mary Anne.
Les paiements se font par traites, argent liquide, ou troc avec d’autres produits.

Grosses transactions
Une grosse affaire concerne le financement de l’achat d’une cargaison de seigle. Cette opération, enregistrée en date du 24 juin 1740, est mise en oeuvre à la demande du Bourgmestre et
receveur général du Franc de Bruges. Mary Anne fait appel à deux courtiers - Gerret et Jan de Haan – établis à Amsterdam.
Un bateau aura pour mission de se rendre à Dantzig (Pologne), pour y charger une cargaison de seigle d’une valeur de 88.580 florins.
Un certain Wynckelman, Trésorier de la ville de Bruges, s’affaire en vue d’établir un montage de paiements par mensualités destinés à rembourser les avances faites par Marianne.

Le 27 septembre 1740, il y a une vente d’une caisse contenant 223 « geschilderde pampieren » pour le compte de Charles Picke à Gottenburg.
Le registre fait également état de plusieurs ventes de vin.

Ventes au détail
En plus de son commerce international, Marie-Anne gérait depuis Bruges un magasin dédié au commerce en détail.
Au cours de cette époque précédant l’industrialisation des fabrications textiles, le prêt-à –porter n’existait pas.
Les particuliers n’avaient d’autre choix, pour se vêtir, que de se fournir en tissus, rubans et dentelles.
Nobles et bourgeois de la ville de Bruges effectuaient donc leurs achats dans la boutique de Mary Anne, qui notait soigneusement le nom de ses clients dans ses registres.

Ainsi dénombre-t-on, en 1737, quelque 160 noms de clients, pour la plupart brugeois, dont on connait avec précision la liste des achats (tissus, fils, boutons, etc).
Le répertoire des clients cite par exemple les de Moerkerke, Rapaert, de Molo, Stappens, Peneranda, Coppieters, Baron de Vicq, van Zuylen, Legillon de l’Espée, Comte de Lalaing, Le Bailly, de Cridts, Peelaert Westhove, burgemeester van Huerne, Dooghe de Gaugerie, de Lavillette, Veranneman, de Meulebeke, Caloen, Vicomte de Vooght, Mevrouw van Damme, Majoor Vrouwe in Regiment van Prince de Ligne Dragonders, de Grass de Moorzele, heer cousin van Schoebeke, de Croesere, Breydels et beaucoup d’autres.

Le magasin était surtout réputé pour la qualité de ses textiles. J’ai relevé une soixantaine de dénominations, dont quasi toutes ne sont plus guère en usage à notre époque : fin hollande
fustijn, stuck satyn met groote blomme, cramoisi flanelle, dradelin, zwarte panne, drade moore, fine siamose, wijt serge de soye, caffe servetjes, serge couleur de rose toile, etc.
Le magasin de Mary Anne proposait bien d’autres produits.
Ses registres font également état de ventes de toeback (tabac), blauwe choquelatte tassen, postelein terrinen, schotels, blauwe melkannekens, blauwe en witte taljoren, suikerpot, perrelamoure wayer (éventail garni de perles), cafébonnen, chocquelas stukken.

Certaines ventes concernent des membres de sa famille. C’est ainsi que de 1738 à 1748 'Heer cousin van Choebeke' fit de nombreux achats de thé, assiettes à soupe, tasses à thé, pièces de vin, et occasionnellement aussi de tissus.

Compagnie d'Ostende et commerce du thé

AR25 35 Oost Indie vaartMary Anne étendit ses activités en y incluant le commerce du thé, qui bénéficiaite de l'expansion du commerce international maritime.
L’empereur Charles VI, soucieux d’encourager le commerce international dans les Pays-Bas autrichiens, octroya en 1722 des lettres patentes pour l’institution d’une compagnie à actions qui obtint le monopole de la navigation vers l’Inde Orientale.
Cette société se dénommait « Generale Keizerlijke Indische Compagnie ». Elle fut mieux connue sous le nom de «Compagnie d’Ostende ».
Son financement fut assuré par un groupe de financiers établis d’une part à Anvers autour de la famille Moretus, d’autre part à Gand autour des familles Maelcamp et Soenens.
Ce fut une aubaine pour les armateurs d’Ostende qui se mirent à construire des navires de 200 à 450 tonneaux, susceptibles d’effectuer des trajets en haute mer vers l’Inde et la Chine.
Les navires étaient armés de douze à trente-cinq canons. L’équipage était muni d’armes personnelles leur permettant de se défendre contre les corsaires hollandais et anglais, ainsi que les pirates de toutes origines.

Le commerce du thé concernait pour l'essentiel quatre variétés: Bouy, Congo, Pecko et Imperial.
Le thé était une denrée très délicate et précieuse qui justifiait des conditions de stockage très sévères dans les entrepôts d’Ostende et de Bruges.
Les denrées devaient être conservées dans un état de propreté absolue, à l’abri de trop fortes chaleurs et de la lumière.
On ne pouvait tolérer ni humidité, ni vermine ni rongeurs, ni odeurs environnantes comme le poisson, le poix, certaines huiles et sortes de bois et autres marchandises.
Les négociants de thé ostendais donnaient la préférence aux entrepôts brugeois, mieux tenus.

C'est dans ce contexte que Marie-Anne décida de se lancer dans le commerce du thé.
Les archives de la Ville de Bruges conservent un registre de son commerce, datant de 1728.
Ces comptes font apparaître que notre aïeule vendait également à l'occasion de petites quantités de thé à des particuliers habitant à Bruges.

Augustin van Outryve prend le relais en 1742

PR10 L homme rouge LDMary Anne avait choisi de remettre ses activités commerciales à son neveu Augustin van Outryve.
Son commerce fut repris par Augustin en 1742, alors qu’elle avait atteint l’âge respectable de 68 ans.
Augustin développera considérablement les activités que sa tante avait initiées en matière de commerce international.
Son portrait par Jean-Benoit Suvée <illustration> le met en scène dans ce cadre de ses activités commerciales.
Augustin travaillera de concert avec Jean-Jacques van Outryve de Merckem.
Tous deux développeront des activités en qualité d'armateurs. Augustin comptera jusqu’à trois navires circulant dans les Antilles, tandis que Jean-Jacques commercera en Amérique.
Jean-Jacques van Outryve de Merckem s’associera avec le financier Homperg, qui possédait une armada de navires.
Il s'alliera par ailleurs avec un certain Dhont de Nieuwburg, pour fonder une société en nom commun d’assurances maritimes.
Cette entreprise se révélera être une affaire particulièrement florissante.

Le testament de Mary Anne

Agée de 64 ans, Mary Anne se prépare pour l’éternité, et prend quelques dispositions destinées à assurer la survie de son négoce.
Elle fait rédiger un testament composé de 49 articles, qu’elle signe le 1er mai 1738. De nombreux codicilles furent ajoutés par la suite.

Elle pense en premier lieu à son salut éternel.
Ses dernières volontés comprennent de nombreuses dispositions, dont quelques souhaits concernant son enterrement.
Elle demande d’être enterrée dans l’église des Récollets, dans la tombe de sa mère.
L’enterrement de personnes issues de milieux aisés s’organisait selon un rituel et des usages propres à cette époque.
C'est ainsi qu'il était prévu que la cérémonie se déroule en présence des religieux du couvent - des moines capucins - et des enfants de deux écoles pour pauvres.
Mary Anne fait acter que 40 livres d’argent de change seront provisionnés pour la réalisation d’une pierre tombale en marbre blanc.
Aux personnes assistant à l’enterrement sera donné un pain de deux deniers.
Une poêle sera disposée sur son cercueil. Ce drap funéraire, qui devra mesurer au moins 60 aunes, pourra être acheté à Anvers ou en France au prix de 54 à 60 deniers de change par aune. Il pourra ensuite être réutilisé pour confectionner des ornements religieux.

Le testament comprend nombre d’autres dispositions qui témoignent de sa grande générosité envers de nombreuses paroisses et couvents, ainsi qu’à l’égard de pauvres et de mendiants dont on sait qu’ils frappaient régulièrement à sa porte.
Comme nombre de familles aisées de cette époque, elle finança la création d’une fondation destinée à offrir des bourses d’étude.

Enterrée au couvent des Récollets

AR25 3b Recollets2bDevenue aveugle, Mary Anne décéde à Bruges le 12 avril 1746, à l’âge de 72 ans.
Elle repose dans l’église du couvent des Récollets, sous une dalle de marbre placée à côté de l’autel de St. Antoine.
Le couvent fut confisqué et mis en vente au moment de la Révolution française. Le bien eut pour acquéreurs les enfants de Pierre-François van Outryve, qui devinrent ainsi propriétaires
de l’édifice contenant la tombe de leur grand-tante.
Cette acquisition portait sur une surface de plus de trois hectares, située près du centre de la ville.

Ce terrain à bâtir, dont la valeur eut représenté un pactole de nos jours, fut toutefois revendu en 1809, sous Napoléon Ier.
L’affiche de vente <illustration> cite les différents vendeurs: Jean-Jacques van Outryve-Peers, le chanoine Jean Georges van Outryve, Louis-Emmanuel van Outryve – de l’Espée, Dame Marie (Pétronille) van Outryve, et Charles Le Bailly, veuf de Jeanne-Françoise van Outryve.

‘Eene zeer verstandige en deugdryke Koopvrouwe’

En 1775, soit vingt-neuf ans après le décès de Marie-Anne, Patrice Beaucourt publie un ouvrage consacré à l’histoire du commerce à Bruges, publié sous le titre 'Beschryving van den Opgank, Voortgank en Ondergank der Brugschen Koophandel'.
Il comprend un éloge remarquable concernant la réussite professionnelle de Mary Anne van Outryve.
L'auteur y relate notamment l’épisode concernant la visite à Bruges du Roi Louis XV, qui lui commanda à cette occasion diverses étoffes précieuses.

Beschryving van den Opgank,Voortgank en Ondergank der Brugschen Koophandel

AR25 3d25 3d Beaucourt2“ Dan zag men alhier verscheyde Iersche, Engelsche en meer andere vremde Kooplieden met nog meerderen yver als te vooren, den Koophandel voortzetten, tot Brugge vaste wooninge kiezen en grooten handel dryven, als mede verscheyde zeer treffelyke Borgers en Inwoonders zig met die voegen en de Commercie zeer ter herten nemen en bevoorderen.
Nogtans boven die en alle andere Kooplieden en Koopvrouwen, glinsterde uyt eene zeer verstandige en deugdryke Koopvrouwe, genaemt Jonkvrouw MARIA ANNA VAN OUTRYVE, de welke menigvuldige jaeren tot Brugge en in alle gewesten des werelds handel gedreven heeft, en zoo groote rykdommen door haer vernust, neirstigheyd ende regtzinnigen handel, vergregen heeft, dat zy met alle magtigste Negotianten van heel Europa en America uytstaens en gemeens hadde, en als de Princesse van alle Koopvrouwen en Kooplieden van gantsch het Nederland aenzien en geägt wierd.
Ludovicus den XV, regeerenden Koning van Vrankryk, ten jaere 1745, tot Brugge zynde, heeft zig benessens synen zoon den Dauphin en de bezonderste Princen van den Bloede, tot haere woonste begeven om de zeer schoone en kostelyke waeren, zoo goude en andere zyde Stoffen en meer andere raere Koopmans-goederen te bezigtigen; deze Jonkvrouw heel vriendelyk toesprekende, te kennen gevende het groot genoegen en voldoeninge die fyne Majesteyt hadde in alle deze schoone goederen te zien: bovendien bevel gevende om zommige van de kostelykste en raerste te koopen: door alle het welke dezen grooten voordelen dat dezen aen alle Konningryken en Heerschappyen dagelyks toebrengt.
Deze Jonkvrouwe is kors daer na overleden en met grooten staet en pragt begraven in de kerke der Erweerdige Paters Recollecten, nevens den Autaer van den H. Antonius van Padua, tot wie zy, duerende haer leven, bezondere devotie gehad hadde, en onder wiens bescherminge sy zoo vele Schepen in zee hadde gestiert en tot de nieuwe wereld gezonden, die telkens gelukkiglyk alhier in de nieuwe Kom, wel en rykelyk gelaeden, wedergekeert zyn.
Dit zoo magtig en vermaerd Koophuys, en is met de dood van deze Jonkvrouw niet mede vergaen, mits sy de goede voorzorge gehad heeft van haeren Neve d’Heer Augustyn van Outryve by alle haere Correspondenten bekent te stellen: het is eenen verstandigen en hooggeägten Koopman; als eenen anderen Heer Anthonie Focker, die in de jaeren 1500 en ook daer na tot Brugge gewoont en groote Negotie gedaen heeft, gelyk wy hier vooren geschreven hebben.”

Années de prospérité

Décédée sans postérité, Mary Anne remit d’une part son commerce à Augustin, et laissa d’autre part une somme de près de 900.000 florins dont bénéficièrent d’autres membres de la famille.
Elle aura ainsi largement contribué à la prospérité économique des générations suivantes de la famille d'Ydewalle.

Deux générations plus tard, les fonctions publiques et les affaires commerciales de Jean-Jacques van Outryve de Merckem et de son frère Emmanuel-Louis conforteront à nouveau la fortune familiale. Tous deux figureront, lors de la Révolution française, parmi les dix personnes les plus fortunées de la ville de Bruges.

Le magasin brugeois de Mary Anne fêta son centenaire en 1818.
Les derniers associés, à savoir Jean-Jacques van Outryve de Merckem, son frère Emmanuel-Louis et leur soeur Pétronille, mettront fin aux activités commerciales en 1822.

Archives et souvenirs

AR25 33 Garniture TudorUne part significative des archives professionnelles de Mary Anne a été préservée.
On sait que Victorine van Outryve d’Ydewalle (1836-1907) s’attela à un travail méthodique d’inventaire des pièces qui étaient en sa possession.
Certaines archives furent conservées au sein de la branche van Outryve d’Ydewalle de Diest.
D’autres pièces furent confiées par Victorine à son neveu Charles van Outryve d’Ydewalle.
Les descendants de Charles – et principalement la branche Tudor - veillèrent bien plus tard à ce qu’elles soient mises en dépôt à la KADOC.

La famille n’a guère conservé d’objets provenant des achats de Marie-Anne, si ce n’est une série de cinq potiches d’origine japonaise <illustration>, qui trônèrent longtemps dans le vestibule du château de Tudor.

AR25 32 CanonAutres souvenirs, cette fois liés à la participation de Mary Anne et de son neveu Augustin dans diverses expéditions maritimes, deux canons qu’Emmanuel-Louis van Outryve (1745-1827) fit installer dans la cour de sa demeure du Dyver (l’actuelle Arentshuis).
Ce n’est que bien plus tard, au terme de diverses successions au sein de la famille Arents, qu’Elisabeth (Lily) Janssens de Bisthoven put les récupérer au profit de son époux Jacques d’Ydewalle, qui les positionna dans son jardin <illustration>.

L’histoire de l’exceptionnelle réussite professionnelle de Mary-Anne reste à écrire, sur base des archives qui sont encore pour partie disponibles.

Bernard van Outryve d’Ydewalle

Ouvrages consultés

  • Annuaire de la noblesse de Belgique, année 1873 (p.224-232)
  • Trois registres comptables du commerce de Marie-Anne (Inventaire de Tante Victorine, n°3,4 & 25)
  • Jan Parmentier – ‘Oostende en Cie – Het verhaal van de Zuid-Nederlandse Oost-Indië vaart’ (1715-1735)
  • Jan D’hondt – ‘Het handelshuis van Mary Anne van Outryve, een buitenbeentje ?’, in: 'Veelvuldige Chineesche gezichten'
  • Prof. Dr. J.A. Van Houtte – ‘De geschiedenis van Brugge’ 
  • Beaucourt de Noordvelde – ‘Description historique de Notre Dame à Bruges’ (1773)
  • P. Beaucourt de Noortvelde. Beschrijving van den opganck en onderganck der Brughse koophandel. Brugge, 1775
  • Brugge ‘Open Monumentendag 2008’